Sol étoilé

Je ne dirai pas que La Paz est une ville classe. Ce n'est pas une belle ville au sens où on l'entend, nous occidentaux. Les immeubles assez hétérogènes sont souvent en brique rouge sans revêtement de façade et les bâtiments plus anciens qui pourraient avoir le charme du style colonial, sont plus délabrés qu'autre chose. Les trottoirs sont petits. Les rues sont étroites, asphyxiées par les pots d'échappement de voiture et autres bus "collectivo" qui y bouchonnent gentiment. La présence végétale y est quasi inexistante. Le cours d'eau qui traversait la ville a été tout simplement enterré pour faire place à une deux fois deux voies qui descend depuis El Alto.

La Paz est plus le genre de ville qui ferait passer Paris 20ème (que j'adore mais qui n'est pas le quartier le plus huppé de la capitale) pour un quartier ultra chic et "fancy" et Marseille (que j'aime encore plus) pour une ville extrêmement bien entretenue. Entendons-nous, je ne m'arrête pas à ce genre de détails pour apprécier ou non une ville. D'ailleurs, ces premières découvertes ne nous ont pas empêché de passer une très bonne première soirée Chez moustache, un resto français recommandé par un expat belge de Sucre, pour fêter les 40 ans de Vence. Mais La Paz n'est surement pas la ville qui fait rêver par excellence. Surtout après la charmante et douce Sucre.

Et pourtant pourtant... Premier soir et première bonne surprise avec un petit spectacle qui nous a rappelé la Nouvelle Zélande. Sortez le soir sur n'importe quelle terrasse de la ville. Le ciel est dégagé. Vous découvrirez de part et d'autre des murs d'étoiles artificielles. Les pentes de la ville s'étalent sur des kilomètres illuminées par des milliers de petits points des lumières des lampadaires des rues et des maisons et donnent l'impression d'être au pays de lucioles.

Sol étoilé

Ce sol étoilé s'étale sous nos pieds et remonte, tout autour de vous, au-dessus de nos têtes en suivant des petites rues escarpées, comme si le sol se tordait pour rejoindre le ciel. On se croirait dans Inception (le film). Un tsunami de lumière dirait Vence. Une déferlante lumineuse immobile mais vivante. C'est totalement irréel et assurément pas ce que je m'attendais à trouver à La Paz. Un spectacle urbain inattendu et assez magique.

Sol étoilé

La Paz, le 9 juillet

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