Mmmm, cette fois me lancer dans un petit résumé de nos vacances andines risque de ne pas être une mission facile. Première résolution : ne pas parler de l'île de Pâques qui a plus sa place dans notre cycle polynésien qu'andin... Mais il reste tout de même plus de 6 semaines bien chargées, à décortiquer, résumer, concentrer, condenser, pour vous faire rêver. Défi relevé.

Hasta luego

Je pourrais attaquer par ce que nous avons raté et regretté: en gros tout le Chili ou presque, les combats de Cholitas boliviennes, sorte de grosses mamies Sumo en tresses qui se bastonnent à la manière catch sur un ring, Cochabamba et son parc du ToroToro, la forêt amazonienne bolivienne et péruvienne, Choquequiroa assurément le plus grand regret de notre périple inca mais là, pour le coup, sans téléférique c’était mission impossible, le Nord du Pérou et toutes ses civilisations, les lignes des Nasca (là c'est surtout Myrtille qui râle) et tant d'autres choses...

Autant de lieux et d'expériences qui sont là et nous crient "hey ! revenez bientôt"! Mais limiter, ce récit à nos loupés et nos frustrations serait bien injuste au regard de tout ce que nous avons vu et fait et rendrait bien mal hommage à nos 6 passionnantes semaines andines.

Je pourrais aussi parler de ce que nous avons mangé. Nos expériences culinaires plus ou moins heureuses - et je ne parle pas là de la série de gastro qui nous a terrassés à mi-parcours - reflètent déjà plus notre périple en terres andines et notre dépaysement total. Liste non exhaustive mais assez complète de nos menus quotidiens ou de fêtes : quinoa soufflé le matin au petit déj, l'alpaga à midi et du cochon d'indes le soir, accompagné de pommes de terre, de pommes de terre et encore de pommes de terre à en faire pâlir tous les belges de la terre... assurément les meilleures pommes de terre que nous ayons mangé, les meilleurs avocats aussi. Quinoa sous toutes ses formes : le matin au petit déjeuner donc mais aussi en risotto – c’est délicieux – ou en riz au lait – c’est moins fameux. Du poulet et de la truite, de la truite et du poulet, pas ensemble, mais de mille façons différentes, à en faire une overdose. Du choclo con queso (et non du chocolat au fromage comme je l’ai cru au début) : énorme épis de maïs blanc chaud accompagné de fromage local à acheter sur le bord de la route, vraiment pas mal pour les petits creux, et de la chicha morada, boisson violette et hyper sucrée réalisée à partir de maïs violet cette fois-ci.

Avec notre assiette détaillée, on est déjà plus dans la réalité de notre voyage. Mais c’est encore trop limité. Nous n’avons évidemment pas fait que manger…

Je pourrais également me concentrer sur la découverte des merveilles incas. Une civilisation extrêmement riche et complexe dont nous ne savions finalement que très peu de choses, avant de débarquer, mis à part ce que nous en avaient appris Esteban Zia et Tao (pour ainsi dire rien. ben ouais on a les références qu’on peut…). Une civilisation dont nous avons admiré les constructions titanesques dans des conditions plus qu’étonnantes pour ne pas dire mystérieuses, une culture riche et parfois effrayante (nous n’avons pas eu l’occasion d’évoquer les sacrifices humains et la découverte de Juanita dans le blog), une société structurée, intégratrice et prévoyante, une civilisation à mille lieux de la nôtre, où le référentiel, les normes et « l’important » sont bien loin des nôtres. Nous avons adoré cette insertion en terres incas, mais aussi passionnante qu’elle soit la civilisation inca ne représente qu’une infime partie des cultures précolombiennes et de notre découverte également. Angle trop parcellaire, donc trop imparfait, à écarter…

Les moyens de transports éprouvés et testés pourraient être un bon sujet pour résumer notre voyage. Des trajets en bus plus ou moins chaotiques, plus ou moins confortables, toujours pendant de longues heures à son alternatif pas tellement plus onéreux mais pas forcément plus confortable : le taxi. De nos pieds qui nous ont bien servis, parce qu’on a beau dire mais pour monter des milliers de marches on n’a pas encore fait mieux que les pieds, aux trajets en train, à des prix toujours exorbitants. De nos transferts en avion, à ceux en bateau – assez surprenant à 4000m mais on l’a fait, c’était sympa mais pas forcément très sûr et ça m’a beaucoup fait râler. « A pied, à cheval ou en voiture et en bateau à voile… » (Jacques Prévert) : nous n’y sommes pas mais presque. La découverte par le moyen de transport, c’est une découverte à part entière, mais cela ne suffirait pas à vous faire voyager et à recouvrir la réalité de notre voyage.

Hasta luego
Hasta luego
Hasta luego
Hasta luego

Je pourrais aussi parler de la montagne, pas la petite montagne à 2000m mais la très haute montagne, celle que nous avons suivie pendant 6 semaines et qui nous a rapprochés du ciel et du soleil. Et là je serai probablement plus proche de la réalité de notre séjour. La montagne qui fatigue. La montagne qui vous force à monter et descendre à chaque aventure et à vous faire les mollets - quoique l'altiplano comme son nom l'indique reste assez plat. La montagne qui stimule - la production de globules rouges surtout mais pas que. La montagne qui envoûte et fascine. La montagne, ses journées ensoleillées et ses nuits glaciales. La montagne comme ligne de vie de la civilisation inca mais de bien d'autres avant elle. La montagne qui a produit tant, notamment de minerais, qui ont fait l'objet de tant de convoitises mais aussi du coup de productions artistiques incroyables. La montagne et ses curiosités géologiques: ses salars, ses canyons, ses à pics, son plateau. La montagne qui accroche la lumière pour le plus grand bonheur des photographes amateurs.

La montagne au cœur de notre périple andin, si proche du Pacifique mais qui nous en a pourtant éloigné un temps et qui nous aura expédié, à coup sûr, sur une autre planète…

Hasta luego

Lima, le 4 aout

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